DOSSIER INFORMATION – Exosomes, ADN de saumon, minoxidil… Et si la combinaison de ces trois éléments pouvait créer un “super sérum” capable d’activer les follicules plus efficacement que le minoxidil seul ? C’est ce que suggère une étude récente menée chez la souris. Voici ce qu’elle montre vraiment – et ce qu’elle ne montre pas.

Sommaire

1. D’où vient cette étude ?
2. Exosomes et ADN de saumon : c’est quoi exactement ?
3. Comment l’étude a été menée ?
4. Ce que montrent les résultats
5. Que vaut vraiment cette étude ?
6. Exosomes & ADN de saumon : promesse, risques et réglementation
7. Faut-il attendre ce type de sérum ?
8. À retenir
9. Une alternative disponible dès aujourd’hui
10. Sources scientifiques

1. D’où vient cette étude ?

La publication intitulée “Assessment of Trial to Use Exosomes and Salmon DNA with Minoxidil as Multisource Mixture for Hair Follicle Activation: An In Vivo Study” provient d'une équipe égyptienne (Benha University), publiée dans le Benha Journal of Applied Sciences en 2025.

Elle explore une question très simple : Ajouter des exosomes et de l’ADN de saumon au minoxidil permet-il d'activer davantage les follicules pileux ?

Attention : il s’agit d’une étude préclinique menée exclusivement sur des souris C57BL/6, un modèle standard en recherche capillaire.

2. Exosomes et ADN de saumon : c’est quoi exactement ?

Les exosomes

Les exosomes sont de minuscules vésicules libérées par les cellules souches. Elles transportent des protéines, des ARN et des facteurs régénérants capables d'influencer d'autres cellules.

Depuis quelques années, plusieurs équipes ont montré que les exosomes issus de cellules souches mésenchymateuses peuvent stimuler la prolifération des cellules du follicule pileux dans certains modèles animaux.

L’ADN de saumon (PDRN)

Le PDRN (polynucléotides issus d’ADN de saumon) est déjà utilisé en médecine esthétique pour améliorer la régénération de la peau.

Il possède un effet reconnu sur la réparation tissulaire et pourrait, selon plusieurs petits travaux, soutenir le métabolisme des cellules du follicule pileux.

Le minoxidil

Le minoxidil reste la référence des traitements topiques contre la chute hormonale (AGA). Il améliore la microcirculation et prolonge la phase de croissance du cheveu, mais son efficacité est variable et parfois limitée.

3. Comment l’étude a été menée ?

Les chercheurs ont utilisé des souris de type C57BL/6 – un modèle utilisé car leur pelage change rapidement de phase, ce qui permet d’observer les effets des traitements.

Le protocole comprenait :

• 7 groupes recevant différents mélanges : minoxidil seul, exosomes seuls, ADN de saumon seul, ou combinaisons.
• Application topique pendant 10 jours sur une zone rasée.
• Mesures histologiques (nombre et taille des follicules).
• Analyses génétiques sur deux gènes clés du cheveu :
  • Wnt11 – impliqué dans l'activation du follicule,
  • LHX2 – essentiel pour maintenir la croissance du cheveu.

4. Ce que montrent les résultats

1. Le minoxidil seul : une amélioration attendue

Comme prévu, les souris traitées uniquement avec du minoxidil montrent déjà :

• une augmentation nette de la densité folliculaire par rapport au groupe témoin,

• des follicules plus longs et mieux développés,

• une activation partielle des gènes impliqués dans la croissance.

C’est le comportement classique du minoxidil sur ce modèle animal.

2. Le mélange Minoxidil + Exosomes + ADN de saumon : un effet amplifié

Le cocktail étudié donne des résultats encore plus marqués que le minoxidil seul :

• la densité des follicules augmente de manière significative, dépassant largement celle observée avec le minoxidil seul ;

• la taille et l'épaisseur des follicules sont visiblement supérieures, suggérant une activité anagène plus forte ;

• les marqueurs génétiques clés de la repousse — Wnt11 et LHX2 — sont nettement plus exprimés, indiquant une activation plus puissante des cellules souches folliculaires.

En résumé, le mélange semble multiplier l’effet du minoxidil sur les follicules en stimulant plus fortement les voies biologiques liées à la croissance.

 3. Traduction simple des résultats

Dans ce modèle animal :

• les follicules deviennent plus nombreux,

• plus gros,

• et plus actifs lorsqu’ils reçoivent la combinaison complète plutôt que le minoxidil seul.

L’étude suggère donc une possible synergie entre minoxidil, exosomes et ADN de saumon, du moins sur une courte période et chez la souris.

5. Que vaut vraiment cette étude ?

Les points positifs

• Alignement avec d’autres recherches montrant que les exosomes stimulent les cellules souches du follicule.
• Utilisation d’analyses histologiques et génétiques (donc pas seulement visuelles).
• Conception cohérente avec les mécanismes biologiques connus (voie Wnt, LHX2, prolifération).

Les limites importantes

• Étude menée uniquement sur la souris (et seulement 10 jours).
• Aucune validation clinique chez l’humain.
• Publication dans un journal scientifique local, peu référencé internationalement.
• Résultats non reproduits par d'autres équipes pour le moment.
• Les effets à long terme ne sont pas mesurés.

En bref : une piste intéressante, mais certainement pas une solution prête pour l’usage clinique.

6. Exosomes & ADN de saumon : promesse, risques et réglementation

Les exosomes d’origine humaine sont aujourd'hui :

• interdits en cosmétique en Europe et au Royaume-Uni,
• soumis à des exigences médicales strictes (stérilité, traçabilité, sécurité virale),
• considérés par de nombreux régulateurs comme des produits de thérapie avancée (ATMP).

Les polynucléotides (PDRN, ADN de saumon) sont déjà utilisés dans certains actes esthétiques, mais leur efficacité contre la calvitie reste très peu documentée chez l’humain.

7. Faut-il attendre ce type de sérum ?

À ce stade, il est trop tôt pour parler d’un futur traitement disponible en pharmacie. Plusieurs étapes manquent :

• tests de toxicité,
• dosages et formulations stables,
• essais cliniques phases 1, 2, 3,
• autorisation de mise sur le marché.

On se situe clairement sur une preuve de concept préclinique – encourageante, mais encore loin d’une application concrète.

8. À retenir

• L’étude montre que minoxidil + exosomes + ADN de saumon stimule plus fortement les follicules que le minoxidil seul (chez la souris).
• Les marqueurs génétiques de croissance (Wnt11, LHX2) sont significativement augmentés.
• Mais c’est une étude courte, animale, non reproduite.
• Impossible d’en tirer une conclusion clinique pour l’être humain aujourd’hui.
• Les exosomes humains ne sont pas autorisés en cosmétique en Europe.

9. Une alternative disponible dès aujourd’hui

En attendant des validations cliniques solides sur les exosomes ou les polynucléotides, il est possible d'agir dès maintenant avec une solution non médicamenteuse mais scientifiquement soutenue : le Protocole Chute de Cheveux 3-en-1 OMA & ME.

Il combine pré-/post-biotiques, acides aminés, zinc et mélatonine pour soutenir l’activité des follicules sur 90 jours. Une routine idéale pendant ou après une période de chute marquée.

10. Sources scientifiques

• Abdelaziz A.M. et al. (2025). Assessment of Trial to Use Exosomes and Salmon DNA with Minoxidil as Multisource Mixture for Hair Follicle Activation. Benha Journal of Applied Sciences.
• Lopez et al. – Revues sur exosomes et régénération folliculaire.
• Études précliniques sur les polynucléotides (PDRN) et la régénération cutanée.
• Articles de synthèse sur les limites réglementaires des exosomes en cosmétique (UE/UK, 2023–2024).